Découvrir nos ateliers et l’Anorexie, via des témoignages
- juju
- 15 févr. 2024
- 1 min de lecture
Ce texte entièrement basé sur des retours et témoignages de nos précédents ateliers.
Ce ne sont que des avis personnels, chacun à son propre parcours, son propre vécu. ;)
Les Anorexiques sont des menteuses(eurs) ?
Lorsque l’on est atteint d’anorexie ou TCA en général,
le plus difficile est de ne pas se sentir compris par les autres.
Car même en leur expliquant pendant des heures,
ils ne pourront jamais imaginer toutes les conséquences que cette maladie implique.
Quoique l’on dise,
on se sentira juger car les personnes ne connaîtront jamais tout le contexte de la chose.
C’est pour cela qu’il est si difficile de s’exprimer à ce sujet.
On sait que l’on n’arrivera jamais à transmettre notre message clairement.
De plus, on a l’impression d’ennuyer les personnes,
de « plomber l’ambiance ».
On devient aux yeux des autres,
ce cliché de la jeune anorexique influencée par les magazines.
On devient dans leur esprit,
responsables de notre maladie.
On se sent coupable de ne pas réussir à guérir.
Comme si on avait choisi de vivre cette vie,
qui paraît simple pour les autres,
mais qui en réalité, est comme la perte de son âme.
Parler avec un(e) Anorexique, c'est toxique ?
Le fait de pouvoir s’exprimer devant des gens qui ont vécu une telle épreuve,
même si les obstacles sont différents, est un vrai soulagement.
Les autres comprennent nos souffrances
sans avoir besoin d’épiloguer sur la situation.
On ne ressent pas de jugement ni de pitié.
On est regardé pour la première fois sous notre vrai visage :
une personne qui se bât chaque seconde pour survivre,
dans un combat qui sera long et dur.
Pourquoi des ateliers de paroles ?
Lors des ateliers,
On peut simplement écouter les autres,
si nous ne parvenons pas à mettre des mots sur nos sensations.
Le simple fait de pouvoir entendre le combat des autres,
leurs victoires et leurs défaites,
nous apporte de l’espoir ou parfois nous effraie.
On se retrouve face à un miroir.
C’est comme si on projetait sa maladie.
Et le fait de pouvoir voir cette maladie sur quelqu’un d’autre,
nous permet de mieux la combattre.
En fait, nous avons tous en nous les solutions pour aller de l’avant.
Mais nous n’osons plus faire confiance à nos pensées,
de peur d’écouter cette fameuse petite voix, celle de l’anorexie.
Le fait que les paroles soient prononcées par une personne
ayant souffert comme nous, rassure,
et nous permet d’avoir confiance en ces mots,
parfois plus que ceux d’un professionnel.
Car, seule une personne ayant souffert d’anorexie,
peut en comprendre tous les mécanismes.
On ressort comment de ces ateliers ?
« Lors de certains ateliers, je sortais parfois effrayée.
Effrayée d’avoir entendu tant de mal être,
effrayée par la peur de sombrer encore,
et surtout accablée par le fait de m’être entendue dire certaines choses. »
Le fait de formuler ses douleurs, ses doutes,
les rend réels.
Ils ne sont plus qu’une pensée dans notre tête.
Ils ont été formalisés,
comme si ils se tenaient à côté de nous.
Cela fait peur de « voir leur visage »
mais, si ils sont réels alors il est possible de les vaincre.
Car ils ne sont plus abstraits.
2 heures d’atelier ?
Enfin, l’atelier nous offre un moment d’apaisement.
On peut parler ou non,
mais quoiqu’il arrive,
on n’oublie notre vie, le temps qui passe.
Comme si on quittait pendant un instant ce monde
dans lequel on ne se sent plus à sa place.
On se retrouve enfin dans un espace adapté à notre nouveau « nous ».
Le seul temps où l’on ne se préoccupe plus de rien.
On peut enfin se concentrer sur le seul sujet qui nous tient éveillé :
la souffrance de cette maladie.
Pendant ce moment hors du temps,
nos actes n’ont plus de conséquences.
Notre esprit devient libéré des angoisses.
On se sent réellement soutenu, entouré
et surtout en sécurité.
« Témoignage »
« Je ne m’attendais pas à cela quand j’ai essayé pour la première fois les ateliers.
Je ne m’attendais pas à rencontrer des personnes qui deviendraient des sources d’espoir.
J’ai envie de me battre pour leur montrer qu’on peut s’en sortir,
pour les motiver à ne pas cesser la lutte,
mais surtout pour protéger les personnes qui peuvent être sauvées avant d’en arriver à mon stade.
Parce que, malgré la guérison,
une douleur nous suivra toujours :
la peur de voir quelqu’un sombrer à son tour dans la maladie. »
Un combat : ARA et toi, contre l'Anorexie - « Témoignage »
« Grâce à cette association, nous allons pouvoir soulager nos souffrances,
mais surtout le plus important,
est de pouvoir stopper cette maladie avant qu’elle ne prenne trop de place ;
avant qu’elle ne devienne irréversible.
Les TCA se répandent de plus en plus,
comme si cela était une mode, une fierté.
Mais ces personnes ne voient que l’aspect physique et alimentaire,
mais ils ne connaissent pas la vraie nature des TCA :
l’aspect psychologique destructeur,
qui laissera des conséquences.
Nous avons besoin d’associations comme ARA, pour prévenir de l’anorexie.
Merci à eux ! »